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Thérèse et Saturnin, deux héros des Lumières

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Parmi les livres qui circulent le plus au XVIIIe siècle, il faut compter les récits érotiques, imprimés clandestinement sans nom d’auteur ni de libraire, mais lus passionnément et réimprimés jusqu’à la fin du siècle. Les deux titres qui ont connu le plus grand succès sont l’Histoire de Dom B … , portier des chartreux, attribuée à Gervaise de La Touche, publié pour la première fois en 1741, et Thérèse philosophe, ou Mémoires pour servir à l’histoire du D. Dirrag et de Mlle Eradice, attribuée à Boyer d’Argens, publié pour la première fois en 1748. Ce sont deux récits à la première personne qui font suivre une éducation intellectuelle et sexuelle, mais vont plus ou moins loin dans la critique de la tradition morale et dans l’acceptation de la diversité des goûts. La dualité des points de vue, masculin et féminin, s’accompagne d’une différence dans la revendication d’une critique philosophique. Ces livres, longtemps relégués sur le second rayon et prudemment classés par les libraires sous la rubrique curiosa, par les bibliothécaires sous la cote Enfer, ont récemment suscité l’intérêt des historiens du livre et de la gravure, des poéticiens et des philosophes.

Michel Delon
professeur émérite de littérature française du XVIIIe siècle
à l’Université Paris IV-Sorbonne.

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